Manifestation révolutionnaire du 1er mai : contre le front unique

La démo de 18h sera consacrée au conflit du Moyen-Orient, comme le montre l'affiche de la démo. Certains groupes relativisent le massacre du Hamas.

C'est une sorte de maladie professionnelle de la gauche que de s'appuyer sur une confrontation maximale dans les conflits de scène au lieu d'agir ensemble contre l'adversaire réel. Cela sera probablement évident lors du 1er mai révolutionnaire de cette année, qui sera probablement dominé par le conflit du Moyen-Orient. C'est ce que suggère une affiche publiée mardi, avec laquelle l'alliance de manifestation mobilise pour la journée à la station de métro Südstern.

Affiche de démonstration

Dans le charme rétro des affiches de propagande communiste de l’époque de Weimar, on peut voir trois militants, peut-être générés par l’IA. Deux brandissent des drapeaux rouges, le troisième brandit un marteau. L'activiste du front est un PoC, portant un keffieh et des baskets et s'apprête à écraser l'un des chars. Le texte est classique : « Expropriez les entreprises, désarmez les bellicistes, brisez le capitalisme ! » Et sur l’un des drapeaux : « Sortez le 1er mai ! »

Le moment ne pourrait guère être meilleur pour la solidarité palestinienne. Sans les armes allemandes, les massacres israéliens à Gaza ne seraient probablement pas possibles. Mais les politiciens au pouvoir préfèrent placer les Palestiniens sous la suspicion générale – au lieu de veiller à ne pas s’impliquer dans de graves crimes de guerre.

Mais la liste des groupes de cadres communistes ne laisse aucun doute sur la direction que prendra la manifestation. « Young Struggle » est le premier groupe mentionné ici qui a décrit l’attaque du Hamas contre Israël comme une « évasion de prison » et dont la participation annoncée à une manifestation d’Antifa à Eisenach a conduit les organisateurs à l’annuler peu après.

A Berlin, cependant, il existe d'autres groupes organisateurs qui ont attiré l'attention avec des déclarations relativisantes après le 7 octobre. L’affront causé aux autres composantes de la gauche ne pourrait être plus grand.

L’époque où les autonomistes anti-autoritaires et les anarchistes façonnaient l’image de la manifestation du 1er mai est probablement révolue. Cela est bien dommage. Dans ce spectre, on aurait probablement pu trouver des voix accusant les fauteurs de guerre – sans pour autant s’associer aux gangs meurtriers islamistes.