Olaf Scholz en Afrique de l’Ouest : réalité passée

Olaf Scholz souhaitait adopter une attitude plus dure contre l’immigration au Nigeria. Cependant, lui et le président Bola Tinubu n’en comprennent pas les causes.

Le chancelier Olaf Scholz ne pouvait probablement pas faire autrement. La pression qui s’était accumulée au fil des mois sur le gouvernement fédéral pour qu’il adopte une politique plus stricte en matière de migration et expulse davantage de personnes plus rapidement a été relâchée lors de son voyage au Nigeria.

C’est à ce sujet que porte la conférence de presse avec le président Bola Tinubu, tout comme la conversation avec les journalistes. Et il ne faut pas non plus manquer les photos de la visite d’un centre de migration dans la métropole économique de Lagos. Les quelque 14 000 Nigérians qui vivent en Allemagne sans aucune perspective de rester constituent un nombre négligeable : environ 20 millions de personnes vivent rien qu’à Lagos.

Ce qui manque encore une fois, c’est de comprendre pourquoi les gens veulent quitter le pays. La situation sécuritaire est mauvaise, la situation économique est catastrophique ; le taux d’inflation est de près de 27 pour cent. Des millions de familles vivent dans une spirale descendante. Si un parent perd son emploi, l’avenir de ses enfants est définitivement menacé. Tenter sa chance ailleurs n’est que trop compréhensible. Mais là aussi, le nombre de personnes quittant le pays est minime. Le Nigeria compte 220 millions d’habitants.

Les centres de migration n’y changent rien. Ils ne créent pas les emplois dont on a désespérément besoin. Comme dans de nombreuses régions du monde, ces récompenses sont de toute façon attribuées par le biais de relations. Des informations sur le marché du travail allemand peuvent également être trouvées ailleurs.

Mieux sans État

Il existe également de nombreux programmes de réintégration. Dans des villes comme Benin City, pôle migratoire du pays, on se demande combien de coiffeurs et de couturières seront encore formés.

Bien entendu, l’État nigérian en est également responsable, car il doit lutter contre des problèmes structurels : cela impliquerait une amélioration de la situation sécuritaire, l’expansion des infrastructures, du réseau électrique et du système de santé. Il faut avant tout faire confiance à l’État. Au Nigeria, nombreux sont ceux qui pensent que les choses vont mieux sans l’État qu’avec lui.