Ville de Panama. Le Consejo Nacional de Trabajadores Organizados (CONATO) a accusé le gouvernement du président José Raúl Mulino d’ingérence dans ses structures internes. Selon l’organisation, le ministère du Travail (Ministerio de Trabajo y Desarrollo Laboral, MITRADEL) a créé une direction syndicale parallèle sans suivre les procédures légales. Le CONATO a parlé d’un « golpe sindical », un coup d’État syndical, et a rejeté la mesure comme étant illégale.
Comme l’a rapporté le journal La Estrella de Panamá, le 17 octobre, plusieurs personnes, conduites par Ariano Pinzón et Boris Quesada, ont tenté de prendre le contrôle de l’organisation. Ils ont fait référence à une prétendue résolution du MITRADEL qui leur a attribué la présidence du CONATO. Cependant, une telle résolution n’a jamais été officiellement adoptée ni publiée. Au lieu de cela, le prétendu rendez-vous n’a été transmis que via un message WhatsApp. Interrogé, le ministère n’a fourni aucune confirmation formelle.
Le CONATO a déclaré, selon La Estrella, qu’il « ne peut se conformer à aucune directive informelle sans base légale ou confirmation institutionnelle ». L’organisation a qualifié cette procédure d’atteinte à son autonomie. La tentative d’établir une direction parallèle est dirigée contre les organes légitimes du syndicat.
Selon la chaîne de télévision teleSUR, la nomination de la nouvelle direction a été réalisée sur ordre du président José Raúl Mulino. Le CONATO a qualifié la mesure d' »asalto a la institucionalidad democrática sindical », c’est-à-dire d’attaque contre l’ordre syndical démocratique.
Sortir des sentiers battus ?
Avec votre don, nous pouvons vous rapprocher de ce qui se passe quotidiennement en Amérique latine.
Le ministère du Travail n’a pas encore commenté ces allégations.
L’organisation refuse de reconnaître le leadership soutenu par le gouvernement et insiste sur la légitimité de son leadership précédent. Ce conflit sur la direction du CONATO exacerbe encore les tensions déjà existantes entre le gouvernement et les syndicats au Panama. Cette année, il y a eu des semaines de protestations des syndicats et des mouvements sociaux, la police a pris des mesures contre les manifestants et il y a eu des morts (a rapporté Amerika21).
Des conflits sociaux ont eu lieu à répétition ces dernières années. Dès juillet 2022, des milliers de salariés, d’étudiants et de syndicats ont manifesté dans tout le pays contre la cherté de la vie, l’inflation et les inégalités sociales. En novembre 2023, les syndicats se sont joints aux organisations environnementales et autochtones pour se mobiliser contre une loi visant à développer l’exploitation minière du cuivre, déclenchant des manifestations massives à l’échelle nationale ( a rapporté Amerika21).