Pour les combats en Ukraine
Les chiffres des pertes russes dans la guerre en Ukraine sont entourés de secret, mais ils sont probablement très élevés. L’Ukraine estime à plus de 729 000 le nombre de victimes russes. Avec une nouvelle offre, Poutine souhaite désormais attirer davantage de recrues pour les opérations militaires.
Le président russe Vladimir Poutine a signé une loi sur l’allègement de la dette des nouveaux militaires qui s’enrôlent pour combattre en Ukraine. C’est ce qui ressort d’une entrée sur le site Internet du gouvernement. Selon les agences russes, une dispense allant jusqu’à 10 millions de roubles (environ 92 000 euros) est prévue pour ceux qui signent un contrat pour combattre en Ukraine pendant au moins un an, à compter du 1er décembre. La loi s’applique à toutes les recrues potentielles contre lesquelles une procédure de recouvrement de créances a été engagée avant cette date.
Toutefois, la nouvelle réglementation s’adresse principalement aux jeunes Russes en âge de servir dans l’armée, car ils sont plus susceptibles d’être endettés. En Russie, les taux d’intérêt sur les prêts sont extrêmement élevés et de nombreux Russes n’ont pratiquement aucune épargne. La plupart des gens s’endettent pour acheter une maison. Selon un rapport de la Banque centrale, plus de 13 millions de Russes ont contracté trois emprunts ou plus.
Le nouveau règlement s’applique aux personnes appelées au service militaire national, ainsi qu’aux combattants mobilisés pour la soi-disant opération militaire spéciale en Ukraine, a expliqué le militant Sergueï Krivenko. Jusqu’à présent, seule la possibilité de différer les remboursements était disponible. Même si les conscrits ne peuvent pas être envoyés au front, ils peuvent signer un contrat pour rejoindre l’armée professionnelle et ensuite combattre en Ukraine.
Les autorités russes « renforcent la motivation » pour signer un tel contrat, a écrit le politologue Georgi Bowt sur le service en ligne Telegram. La nouvelle loi offre à des centaines de milliers de personnes la possibilité de se débarrasser du fardeau du crédit, a souligné Bowt.
Éviter une nouvelle mobilisation générale
La Russie a déjà augmenté les paiements versés aux soldats prêts à combattre en Ukraine. Dans certains cas, le salaire était un multiple du salaire moyen. Cela a permis à l’armée d’augmenter ses effectifs dans la zone de guerre. Dans le même temps, cela a empêché une nouvelle mobilisation générale, qui avait conduit de nombreuses personnes à quitter la Russie à l’automne 2022.
Grâce à une vague de mobilisation, Poutine a enrôlé des centaines de milliers d’hommes pour le front, l’armée recrute constamment des volontaires, mais apparemment rien de tout cela ne suffit. C’est pourquoi, en juin 2023, le Parlement russe a également légalisé le recrutement de criminels condamnés par l’armée russe.
Des dépenses militaires plus élevées que prévu
Selon un projet de loi, la Russie souhaite désormais consacrer 13 500 milliards de roubles (environ 135 milliards d’euros) du budget de l’État à son armée l’année prochaine. Il s’agit d’une augmentation d’un quart par rapport à l’année en cours, rapporte le portail économique indépendant « The Bell ». 2024 est déjà une année record pour le secteur de la défense, avec 10 400 milliards de roubles (environ 104 milliards d’euros). Les dépenses militaires devraient en effet diminuer considérablement à partir de l’année prochaine, pour atteindre 85 milliards d’euros.
En raison de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, un tiers du budget est consacré au secteur de l’armement et de la défense. L’argent sert à acheter de nouvelles armes et équipements, mais aussi à recruter et payer des soldats.
L’armée russe a du mal à recruter de nouveaux soldats après près de trois ans de conflit. Les experts affirment que la nouvelle loi constituera une incitation majeure pour les futurs combattants. La Russie aurait perdu 729 720 soldats, morts ou blessés, depuis le début de sa guerre d’agression en Ukraine. L’état-major général des forces armées ukrainiennes mentionne ce chiffre dans son rapport actuel sur