Projet minier de La Plata en Équateur : la population locale se plaint de la restriction de ses droits

Quito/Sigchos. Le tribunal municipal de Sigchos a rejeté l’action protectrice des communautés indigènes contre le projet minier de Las Pampas et Palo Quemado, dans la province de Cotopaxi. Vendredi, le juge Danilo Paredes Semanate a déclaré qu’il n’y avait aucune violation des droits constitutionnels.

Le juge Paredes a assuré que le processus de participation à la consultation environnementale reprendrait et que toutes les normes de participation citoyenne dans la municipalité de Palo Quemado avaient été respectées avant la délivrance du permis environnemental. Chaque citoyen peut formuler des suggestions et des commentaires sur l’étude d’impact environnemental pour la phase d’utilisation et de développement.

Cependant, le juge ne reconnaît aucun dommage à la nature causé par l’exploitation minière à grande échelle car aucune atteinte réelle n’a été prouvée. Le sujet juridique de la nature, introduit en Équateur, n’apparaît pas dans la décision du juge Paredes.

Le maire de Sigchos, Óscar Monge, a intenté une action en justice après que le ministère de l’Environnement ait refusé de poursuivre les évaluations environnementales du projet minier de la société canadienne Atico Mining. De plus, les communautés affectées par le projet minier ont estimé que leurs droits à une consultation préalable et éclairée, leur droit à une consultation environnementale et leurs droits de la nature étaient bafoués.

Vendredi matin, la Confédération des nationalités autochtones de l’Équateur (Conaie) a signalé que les portes du tribunal étaient verrouillées, malgré une demande spécifique d’audience en personne. Les personnes rassemblées ont donc répondu par un sit-in devant le palais de justice. Ils ont une fois de plus appelé à la justice et à la transparence dans le processus entourant le projet de La Plata. Par ailleurs, le Front national anti-mines (FNA) a signalé une forte présence policière à Sigchos le matin des négociations.

Les organisations de défense des droits humains et les associations autochtones accusent le gouvernement canadien et l’ambassade à Quito de ne pas en faire assez pour lutter contre les violations des droits humains et garantir le respect des réglementations environnementales, alors que cela fait partie de leurs devoirs.

Les Nations Unies ont récemment demandé aux autorités équatoriennes de garantir des évaluations d’impact environnemental conformes aux normes des droits de l’homme. Les experts de l’ONU ont déploré que plusieurs peuples indigènes, ainsi que les habitants des municipalités de Las Pampas et Palo Quemado, dans la province de Cotopaxi, et du canton de Las Naves, dans la province de Bolivar, touchés par les projets miniers des entreprises canadiennes, aient été exclus du processus de consultation environnementale.

La résistance au projet minier de La Plata, visant à extraire de l’or et du cuivre dans la province de Cotopaxi, dure depuis 15 ans. Les manifestations actuelles ont débuté le 11 mars et se sont rapidement transformées en affrontements violents. Au moins 36 manifestants ont été blessés, dont un grièvement. En outre, une quarantaine de membres des forces de sécurité ont été blessés.

À la suite des manifestations, 72 manifestants ont été accusés de terrorisme. Conaie dénonce les actions du gouvernement équatorien et de la société minière transnationale, affirmant que les personnes qui s’opposent au projet minier sont harcelées et persécutées.

Selon Atico Mining, la société espère générer un chiffre d’affaires brut de 212 millions de dollars à La Plata. L’or, l’argent, le zinc et le cuivre doivent être extraits ici de 310 250 tonnes de matériaux miniers par an pendant huit ans.

Les avocats des plaignants ont fait appel de la décision du tribunal.