Réunion des ministres des Affaires étrangères du Mercosur : optimisme quant à un accord avec l’UE

Asunción. Les ministres des Affaires étrangères des pays du Mercosur se sont réunis à Asunción, la capitale du Paraguay. Le sujet central était l’accord d’association entre le Mercosur et l’Union européenne. Contrairement à de grandes attentes politiques et économiques, aucune conclusion n’a pu être obtenue en 2023 malgré des négociations intensives.

Fin 2023, le Paraguay a succédé au Brésil à la présidence pro tempore, inaugurant ainsi une nouvelle période. Cela devrait viser à consolider l’intégration régionale et à trouver des accords commerciaux avantageux pour tous les pays membres.

Outre le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, la Bolivie, devenue membre officiel en décembre 2023, a également participé à la réunion.

Dans le communiqué final, les ministres des Affaires étrangères ont déclaré la priorité « d’achever les aspects en suspens des négociations avec l’UE et de signer le plus rapidement possible un accord équilibré pour les deux parties ».

Les quatre Mercosur et les 27 États membres de l’UE ont conclu un accord d’association fondamental en juin 2019 après plus de vingt ans de négociations. Cependant, certains pays européens ont bloqué la ratification parce qu’ils craignaient des désavantages pour leur agriculture en raison de mesures inadéquates de protection de l’environnement et des forêts dans le bloc économique sud-américain. Cependant, la proposition de l’UE de garantir ces aspects dans un chapitre supplémentaire sur le commerce et l’environnement a provoqué des troubles au sein du Mercosur, retardant encore davantage la conclusion des négociations.

Sous la direction du président brésilien Lula da Silva, un accord devrait être conclu avec l’UE d’ici fin 2023, si possible. Cependant, le président argentin sortant Alberto Fernández a retiré à la dernière minute son approbation du texte renégocié. Il a déclaré qu’il ne pouvait plus signer l’accord car il était « mauvais pour l’économie ». Du côté européen, la France renouvelle sa résistance.

Cependant, avec l’élection de Javier Milei à la présidence de l’Argentine, partisan du libre-échange, l’optimisme renaît désormais quant à la possibilité d’une avancée dans les négociations avant l’expiration du mandat de la Commission européenne et les élections au Parlement européen de juin 2024.

Le gouvernement Milei doit être prêt à renoncer aux exigences antérieures du pays et à accepter les nouvelles conditions d’accès au marché que Bruxelles a imposées dans le cadre du « Green Deal » avec le mécanisme d’ajustement aux frontières en matière de CO2. À cette fin, l’accord devrait être conclu dans les mêmes conditions que celles convenues en 2019.

La ministre argentine des Affaires étrangères Diana Elena Mondino a déclaré lors de la réunion à Asunción que son gouvernement soutiendrait la conclusion des négociations avec l’UE.

Selon le journal Politico, les pays du Mercosur envisagent de tenir prochainement un sommet avec les dirigeants de l’UE à Brasilia pour sceller l’accord commercial longtemps retardé.

Une délégation de neuf membres du Parlement européen qui a assisté à la réunion a souligné la nécessité de créer un cadre qui facilite la coopération et les objectifs partagés entre l’UE et le Mercosur. Le député espagnol Jordi Cañas a souligné l’importance de cet accord pour améliorer les relations entre les deux blocs dans les décennies à venir.

Les ministres des Affaires étrangères ont également convenu de poursuivre le processus de négociation avec l’Association européenne de libre-échange (AELE), composée de l’Islande, du Liechtenstein, de la Norvège et de la Suisse. L’objectif affiché est de signer un accord commercial dans les plus brefs délais. Les discussions à ce sujet ont commencé en 2017.

Le Paraguay souhaiterait également donner la priorité aux négociations sur un accord commercial avec les Émirats arabes unis au cours de sa présidence pro tempore.

En ce qui concerne la Bolivie, nouveau pays membre, les ministres des Affaires étrangères ont assuré qu’ils « soutiendraient techniquement le processus d’intégration ». La Bolivie a été officiellement admise le 7 décembre et doit désormais passer par un processus de quatre ans pour adapter sa législation. Une fois cette étape franchie, le pays deviendra de facto membre à part entière et pourra avoir son mot à dire et voter au sein du bloc commercial.

À l’occasion du 33e anniversaire du Traité d’Asunción, jour de la fondation du Mercosur, il a également été convenu de tenir une réunion de haut niveau le 26 mars pour discuter de l’avenir de l’alliance et analyser les aspects clés de son développement ultérieur.