La Chine investit beaucoup d’argent dans les pays en développement pour construire la Nouvelle Route de la Soie. L’UE ne pourra pas suivre ce rythme pendant longtemps.
Lorsque Xi Jinping présente sa vision d’un ordre mondial alternatif au Forum de la Ceinture et de la Route, il n’est pas nécessaire de le demander à deux fois aux autocrates habituels : Vladimir Poutine est l’invité vedette, le tapis rouge est déroulé et même les talibans afghans sont voyager – même sans reconnaissance diplomatique – avec une importante délégation. Cependant, un seul chef d’État de l’Union européenne s’est présenté jusqu’à présent : le populiste hongrois Viktor Orbán.
Le Forum BRI est l’événement diplomatique le plus important de l’année en Chine. Sans aucun doute, c’est aussi le plus opaque. La date n’a été annoncée qu’il y a une semaine et, mardi soir, il n’existe ni liste officielle des invités ni programme détaillé.
Dix ans après son introduction, il existe également un désaccord total dans l’évaluation de l’initiative « la Ceinture et la Route », connue en Allemagne sous le nom de « Nouvelle Route de la Soie ». Les cyniques parlent d’une mesure de création d’emplois pour les entreprises publiques chinoises, tandis que les critiques y voient un piège de la dette pour les pays en développement.
Mais une chose est sûre : la République populaire a construit des dizaines d’aéroports, d’autoroutes et de liaisons ferroviaires avec une constance impressionnante dans ces pays qui ont été largement ignorés par les donateurs européens et américains. D’un point de vue occidental, il est donc facile de dénoncer le fait que les prêts chinois ont plongé de nombreux pays dans une dépendance précaire. Cependant, le projet Global Gateway de l’UE, lancé en 2021, a été, du moins jusqu’à présent, un certain échec.
Bien que Bruxelles souhaite investir la somme colossale de 300 milliards d’euros dans des projets d’infrastructures dans les pays en développement d’ici 2027, il s’agit presque exclusivement d’argent provenant déjà des anciens budgets des ménages et qui est désormais vendu sous une nouvelle étiquette. Pour l’heure, les pays du Sud n’ont toujours pas d’alternative à l’argent des autocrates.