Trump maintient Cuba sur la liste des terroristes américains

Washington. Immédiatement après avoir prêté serment pour son deuxième mandat de président des États-Unis, Donald Trump a révoqué l’ordre de retirer Cuba de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme (SSoT). Celle-ci n’avait été publiée que six jours plus tôt par son prédécesseur Joe Biden.

L’administration Biden a justifié cette décision en affirmant qu’après un examen approfondi, il n’existait « actuellement aucune preuve crédible d’un soutien continu de Cuba au terrorisme international ».

L’inscription de Cuba sur la liste, problématique au regard du droit international, à la fin du premier mandat de Trump en janvier 2021, a été effectuée sans justification suffisante et a été considérée comme un « acte hostile et criminel » ( a rapporté Amerika21).

Dans le même temps, Trump a signé lundi 77 décrets supplémentaires pour revenir sur la politique de son prédécesseur.

Le maintien de Cuba sur la liste terroriste américaine signifie des restrictions massives et un blocage des transferts d’argent. Conjuguée à d’autres mesures de blocus, cette situation entrave l’économie et le développement de Cuba.

Il s’agit notamment d’empêcher ou de rendre plus coûteuses les importations et les exportations, y compris les livraisons de carburant vital, ainsi que de compromettre les accords de coopération médicale internationale de Cuba. En outre, il reste interdit aux citoyens américains, aux sociétés et aux filiales de sociétés américaines de commercer avec Cuba ou des entités cubaines.

Le gouvernement cubain a salué la suppression de Biden, mais a en même temps souligné que cette réglementation pourrait être annulée à tout moment par un autre gouvernement américain. Il n’est pas surprenant que cela se soit produit, a déclaré le président cubain Miguel Díaz-Canel. Il a qualifié la décision de Trump d' »acte d’arrogance et de mépris qui vise clairement la domination ».

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D’autres membres du gouvernement ont tenu des propos similaires. Le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodríguez a qualifié les nouvelles mesures et autres mesures de Washington de « médiévales et de pas en arrière dans la civilisation ». Sur

Le chef de l’Assemblée nationale cubaine, Esteban Lazo, a déclaré que la décision de Trump était en totale contradiction « avec les demandes persistantes et fortes du peuple cubain et de la grande majorité de la communauté internationale ».

Les organisations internationales critiquent depuis longtemps les actions des États-Unis à l’égard de Cuba. L’Assemblée générale des Nations Unies appelle depuis de nombreuses années à la fin du blocus contre Cuba, qui viole le droit international.

En 2023, un tribunal international de haut rang à Bruxelles a clairement démontré les multiples violations juridiques de la politique de blocus américaine contre Cuba et a appelé à y mettre fin.

Le nouvel ordre de Trump a également suscité de vives critiques de la part des gouvernements de la République populaire de Chine et de la Russie.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, a déclaré que l’utilisation répétée de cette liste par Washington « contredit les faits » et « révèle pleinement le visage hégémonique, arbitraire et tyrannique des États-Unis ».

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré qu’il était indéniable que les actions de Trump visaient à « déstabiliser le pays et à forcer un changement de gouvernement à Cuba ».