Uruguay : trois partis unissent leurs forces pour former une alliance électorale de gauche

Montevidéo. L’Uruguay organisera des élections présidentielles et parlementaires en octobre 2024. Les sondages prévoient un bon résultat, entre 42 et 44 pour cent des voix pour le Frente Amplio (Front large), de centre-gauche, qui a dirigé l’Uruguay pendant trois législatures de 2005 à 2020. Depuis 2020, l’Uruguay est dirigé par une alliance de droite dirigée par Luis Lacalle Poul. Aujourd’hui, à la gauche du Frente Amplio, se forme l’alliance « Unité populaire-Front des travailleurs ».

L’alliance se compose de trois organisations, l’Unidad Popular (Unité populaire), le Partido de los Trabajadores (Parti des travailleurs) et le Frente de Trabajadores en Lucha (Front de lutte des travailleurs). Tous trois sont des coalitions de groupes populaires et syndicaux de gauche qui, comme le Frente Amplio, participent aux élections depuis la fin de la dictature en 1985. Mais jusqu’à présent, ils n’ont obtenu qu’un petit nombre de voix, ce qui ne leur permet pas d’être présents au Parlement.

L’alliance électorale s’est adressée au public le 27 décembre 2023 avec la déclaration « Il est temps de s’unir : le Front ouvrier de l’unité populaire est fondé ». L’objectif d’une faction de gauche au Parlement est d’être « une base pour la lutte populaire et les propres méthodes de la classe ouvrière ».

Le texte est cohérent avec les mesures sociales du Frente Amplio, qui ont amélioré le système de santé public et gratuit. En même temps, il critique le Frente comme l’un des groupes politiques qui étaient au gouvernement mais qui est en partie responsable du fait que « la situation des classes populaires ne change pas de manière significative ».

La campagne électorale vise à fixer de « mauvaises priorités » qui « ne reflètent pas les contradictions de classe ». Les deux grandes coalitions, dont l’une se décrit comme « républicaine » et l’autre comme « progressiste », vont toutes deux « maintenir les accords avec le Fonds monétaire international, le remboursement dans les délais des dettes extérieures, la continuité du gestionnaire privé de retraites Afap ». et une politique « qui met de côté les besoins des classes inférieures au profit du grand capital ».

Dans la déclaration fondatrice, d’autres objectifs centraux de l’alliance sont formulés : « contre le démantèlement du système social par le gouvernement néolibéral de droite de Lacalle Pou ». « Nous collectons des signatures et militons pour un vote constitutionnel visant à rétablir l’âge de la retraite à 60 ans, à abolir les gestionnaires de retraites privés et à relever les pensions les plus basses au niveau du salaire minimum national. »

L’alliance revendique « une totale liberté d’organisation syndicale », aucune réglementation des formes d’action syndicale et « aucune restriction au droit de grève ». Il veut défendre les entreprises publiques et faire campagne contre le transfert des institutions publiques vers le droit privé. L’alliance de gauche vise également à convertir les lycées et universités privés en instituts publics.

Sur la question foncière, le « Front des travailleurs d’unité populaire » prône une réforme agraire et s’oppose expressément à la concentration des terres agricoles entre les mains de grandes sociétés étrangères. L’alliance électorale s’oppose généralement à la grande propriété foncière et à l’utilisation de produits chimiques agricoles cancérigènes. L’un de ses objectifs est de protéger les réserves d’eau douce.

Le communiqué prône une plus grande taxation des transactions financières. Cela inclut les impôts progressifs pour les gros actifs. L’exonération fiscale pour les grandes entreprises ainsi que les subventions gouvernementales et les privilèges fiscaux dans les zones de libre-échange devraient être abolis, indique le communiqué.

Il faut avant tout rompre avec le Fonds monétaire international. La dette extérieure ne devrait plus être payée, mais devrait être examinée par une cour des comptes pour déterminer ses origines et ses taux d’intérêt usuraires.