Brasilia. Après des mois de différend entre le propriétaire de X, Elon Musk, et la Cour suprême (STF), le milliardaire semble se plier à la loi brésilienne. L’entrepreneur technologique Musk a nommé un représentant officiel du réseau social au Brésil et a pris les premières mesures pour que la plateforme puisse être remise en service après la suspension.
Le STF a alors fixé un délai de cinq jours à X pour soumettre des documents commerciaux supplémentaires à la Chambre de commerce. Une ordonnance du tribunal indique que les documents doivent non seulement confirmer l’avocate Rachel Vila Nova Conceição comme nouvelle représentante légale dans le pays, mais aussi garantir le respect de l’ordonnance du tribunal.
Pour le juge du STF Alexandre de Moraes, la simple nomination du représentant ne suffisait pas. Il a précisé que la demande de reprise du service n’avait « pas été correctement satisfaite ».
L’équipe juridique de X a annoncé qu’elle prendrait toutes les mesures imposées par le tribunal. Cela inclut également le blocage des comptes associés à la propagation de la désinformation et le paiement d’amendes.
Le STF avait précédemment imposé une amende d’au moins cinq millions de reais (environ 913 000 dollars) par jour après que X ait contourné illégalement le confinement ordonné par Moraes. Malgré la suspension, une manœuvre technique a rendu la plateforme accessible au Brésil.
La suspension de X dans ce pays d’Amérique latine a été motivée par l’ordre de Morae de nommer dans les 24 heures un représentant légal de l’entreprise au Brésil et de supprimer les messages contenant de fausses informations et un contenu antidémocratique. La décision a été confirmée par la première chambre de la Cour. Cependant, Musk a laissé passer le délai (a rapporté America21).
Jusqu’à la mi-août, X avait un représentant officiel au Brésil, mais le milliardaire sud-africain a décidé de fermer ses bureaux brésiliens et de licencier du personnel. Fin août, le juge Moraes a décidé de bloquer X parce que l’entreprise n’avait pas respecté les ordonnances du tribunal visant à supprimer la désinformation et à nommer un représentant officiel.
Le différend entre le juge du STF et Musk s’intensifiait depuis des mois. Dès le début, Moraes a condamné la position rebelle et menaçante pour la démocratie de X en ne prenant aucune mesure contre la propagation des discours de haine et de la désinformation sur le processus électoral brésilien – malgré les décisions de justice. Musk, à son tour, a dénoncé la suspension de X comme une censure et a accusé Moraes d’être un « dictateur maléfique ».
Le blocage de X a été salué par la gauche dirigée par le président Luiz Inácio Lula da Silva. Cette mesure a toutefois été vivement critiquée par l’opposition de droite et par l’ancien président Jair Bolsonaro. La droite et Musk lui-même ont appelé à la destitution du juge.
La loi brésilienne oblige les entreprises étrangères à désigner un représentant légal pour pouvoir opérer dans le pays. La représentation reprend donc sur place les obligations légales de l’entreprise.