Alliance américaine « Gardiens de la prospérité » : plus de chat et de souris n’est pas possible

Une milice issue d’un des pays les plus pauvres du monde parvient à repousser devant elle les pays les plus riches. Effort minimum, succès maximum.

C’est à nouveau cette époque : les États-Unis forgent une coalition militaire, cette fois contre un adversaire militaire pas particulièrement puissant. L’opposant : les rebelles chiites Houthis, également soutenus par l’Iran, qui contrôlent certaines parties du Yémen. La raison : le détroit stratégique de Bab al-Mandab, entre le Yémen et la Corne de l’Afrique, qui se trouve dans leur ligne de mire.

Ces derniers jours, les Houthis ont de plus en plus tiré sur des cargos et des porte-conteneurs sur cette route si importante pour le commerce mondial. Et ils veulent continuer aussi longtemps que durera la guerre à Gaza.

Les dégâts causés par le bombardement des navires étaient minimes, mais l’effet était grand. Quatre des plus grandes compagnies de transport de porte-conteneurs et la compagnie pétrolière BP ont décidé de ne plus autoriser temporairement leurs navires à naviguer sur cette route. Les polices d’assurance sont devenues trop chères.

Les navires de guerre américains ont abattu de nombreux drones houthis ces derniers jours. Les États-Unis forment désormais une coalition pour une opération visant à assurer la sécurité des navires en mer Rouge. Sous le nom éloquent de « Gardiens de la prospérité », on entend s’opposer à la milice de l’un des pays les plus pauvres du monde. La Grande-Bretagne, le Canada, la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne, Bahreïn et les Seychelles souhaitent y participer. L’Allemagne vérifie toujours.

Les Houthis sont de véritables spécialistes dans l’art d’obtenir un effet maximal avec un minimum de ressources militaires. Il y a quatre ans, ils ont également utilisé des drones pour attaquer quelques installations pétrolières stratégiquement importantes en Arabie Saoudite. L’Arabie saoudite, qui produit dix pour cent du pétrole mondial, a dû réduire sa production de moitié pendant des semaines – avec les conséquences correspondantes sur le marché pétrolier.

Aujourd’hui, avec très peu d’efforts, les Houthis entraînent une fois de plus la guerre à Gaza dans la mer Rouge et ainsi au cœur du commerce mondial. Ce faisant, ils immobilisent également les forces d’une coûteuse armada internationale. On ne peut pas avoir plus de chat et de souris que ça.