Comment l’Amérique latine réagit-elle à la nouvelle situation en Syrie ?

Bogota/Brasilia/La Havane et al. Plusieurs gouvernements latino-américains ont exprimé leur inquiétude face aux récents événements en Syrie. Le président colombien Gustavo Petro a critiqué « le soutien de l’Europe aux talibans ».

Il accuse l’Europe occidentale de s’aligner pour des intérêts économiques derrière le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qu’il qualifie de « talibans » : « La grande Europe occidentale et démocratique ne soutient les talibans syriens que parce qu’ils leur permettent de construire le pays. gazoduc vers la Méditerranée avec du gaz en provenance du Qatar, des Émirats et de l’Arabie Saoudite sans avoir à passer par le détroit d’Ormuz, contrôlé par l’Iran.

L’ancien président bolivien Evo Morales a soutenu la même chose. Il a regretté la situation difficile de la population syrienne et critiqué le Nord : « Une fois de plus, l’Occident lance une campagne militaire pour renverser les gouvernements qui ne respectent pas ses plans. Ce sont des « rebelles ». Les gouvernements qui les financent ne s’en prennent qu’à leurs ressources naturelles. »

Petro considère le soutien européen au HTS comme un changement dans les alliances géopolitiques mondiales. Il s’agit en fin de compte d’une « grande alliance mondiale de l’économie des combustibles fossiles ». Il met en garde contre les conséquences éthiques et politiques de cette tournure des événements, déclarant que dans ce nouveau scénario international, « beaucoup seront trahis ».

Peu après l’invasion de Damas par le HTS, classé organisation terroriste par le Conseil de sécurité de l’ONU, et la fuite du président Bachar al-Assad du pays, Petro on Il a écrit : « La Russie abandonne le régime baasiste en Syrie : une nouvelle alliance avec Trump ?

Selon Petro, la prise de contrôle de HTS représente un virage vers la droite en Syrie vers le fondamentalisme, semblable à ce qui s’est produit en Afghanistan, en Irak et en Libye. Selon Petro, Israël continuera de croître grâce à l’occupation des territoires syriens. « Les Palestiniens et les Kurdes seront encore plus isolés. Peut-être que, comme en Irak, l’Iran aura davantage d’influence chiite. Nouvelles alliances, nouvelles trahisons. »

Le président colombien a ensuite posé neuf questions sur ce qui pourrait se produire dans le contexte des « nouvelles alliances ». « Où ira le pétrole syrien ? Le panarabisme et son idée laïque vont-ils mourir ? »

De son côté, le ministère brésilien des Affaires étrangères s’est dit préoccupé par la situation en Syrie et a exhorté « toutes les parties impliquées à faire preuve de la plus grande retenue et à garantir l’intégrité de la population civile et des infrastructures ».

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Le Brésil a réitéré « la nécessité du plein respect du droit international » ainsi que « de l’unité territoriale de la Syrie et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU ».

Environ 3 500 Brésiliens vivraient en Syrie. Le gouvernement brésilien a demandé à tous les citoyens séjournant en Syrie de quitter le pays.

Le ministère argentin des Affaires étrangères a réagi de la même manière. Le gouvernement a averti les Argentins de ne pas se rendre en Syrie. Elle a recommandé que les ressortissants argentins quittent le pays arabe « dès que possible » tant que les compagnies aériennes commerciales sont toujours en activité.

Le président cubain Miguel Díaz Canel a également exprimé son inquiétude face à l’évolution de la situation en Syrie. Le gouvernement cubain a appelé au « respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de la Syrie, ainsi que de la sécurité des missions diplomatiques ».

L' »unité territoriale », le « respect de la souveraineté » de la Syrie et le « respect de la Charte des Nations Unies » ont également été réclamés par le gouvernement vénézuélien dans un communiqué. Elle a exprimé son « ferme souhait » que « le peuple frère de Syrie » puisse résoudre ses différends internes sans violence et « sans ingérence extérieure ». Cela inclut la coexistence pacifique de « divers groupes religieux, culturels et ethniques ».

Le ministère nicaraguayen des Affaires étrangères s’est prononcé en faveur de la préservation de la souveraineté, des droits, de la stabilité et de la paix du peuple syrien.

La communauté syrienne au Chili a appelé le gouvernement chilien à « réaffirmer son engagement envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne ». Les « Filles et fils » de la Syrie au Chili ont souligné les dizaines de milliers de Syriens contraints de fuir en raison des « attaques soutenues par l’étranger » de HTS.

Le gouvernement de Gabriel Boric a exprimé son « extrême inquiétude » face aux événements en Syrie « suite au renversement du régime dictatorial et répressif de Bachar al-Assad ». Elle a appelé « ceux qui contrôlent le pays à éviter toute effusion de sang et à respecter les droits des civils, notamment des minorités ».