Femme violée 200 fois
Les abus sexuels massifs de Gisèle Pelicot à Avignon, en France, ont choqué le monde entier. Pendant des années, celle qui est aujourd’hui âgée de 72 ans a été droguée par son mari et lui a proposé de la violer. Lorsqu’un maire minimise le calvaire de cette femme, il se heurte à une vague d’indignation.
En marge du sensationnel procès pour viol d’Avignon, un maire français a reçu de vives critiques avec un propos banalisant. « Cela aurait pu être pire. Il n’y avait aucun enfant impliqué, (…) personne n’a été tué », a déclaré Louis Bonnet, 74 ans, à la chaîne de télévision britannique BBC. Le maire de Mazan, où réside le principal prévenu, faisait référence au viol environ 200 fois de Gisèle Pelicot, rendue inconsciente par son mari avec des somnifères puis violée par des dizaines d’hommes inconnus.
Bonnet a demandé pardon pour ses propos qui avaient suscité une tempête d’indignation sur les services en ligne. « On me reproche de minimiser la gravité des actes criminels odieux dont sont accusés les prévenus. (…) Je comprends que ces déclarations sont choquantes, je suis sincèrement désolé », a assuré le maire du village de Mazan sur Facebook.
« Cette horrible histoire blesse profondément notre communauté. Cependant, je suis conscient que cela ne peut être comparé aux souffrances endurées par Gisèle Pelicot et sa famille », a-t-il ajouté. Le procès contre Dominique Pelicot, désormais ex-mari de Pelicot, a attiré une large attention internationale depuis son ouverture début septembre.
Coaccusé : « J’ai été un peu naïf »
Jeudi, plusieurs photos et vidéos prises par Dominique Pelicot des crimes ont été montrées pour la première fois au tribunal. Sur son disque dur, ils se trouvaient dans le dossier « Abus », sous-dossier « Jacques » – un des nombreux hommes qu’il avait invités sur des forums Internet à violer sa femme inconsciente. Pendant ce temps, les spectateurs présents sur le terrain ont dû quitter la salle, mais les journalistes ont pu rester.
Les vidéos montraient Gisèle inconsciente, allongée sur le dos et les deux hommes la maltraitant. Le coaccusé Jacques C. a expliqué devant le tribunal qu’il pensait avoir affaire à un « couple permissif ». « J’ai été un peu naïf », a-t-il argumenté. Il a assuré qu’il avait touché la femme, mais qu’il n’y avait pas eu de pénétration.
Le président du tribunal a alors décidé de ne plus diffuser de photos et de vidéos en présence de journalistes, ce contre quoi les avocats de Gisèle Pelicot ont protesté. « Ce procès a le pouvoir de changer la société. Mais cela demande le courage d’affronter la réalité du viol », a déclaré Stéphane Babonneau lors d’une pause dans les débats. Les avocats du principal prévenu ont également marqué leur consentement à la diffusion des vidéos.
Gisèle Pelicot, 72 ans, est célébrée en France pour son courage. Elle avait expressément insisté pour que le procès contre son ex-mari et ses 50 coaccusés ne se déroule pas à huis clos « afin que la honte change de camp ».