Fusion d’entreprises : la Russie est-elle en train de devenir la deuxième plus grande compagnie pétrolière du monde ?

Fusion de sociétés

Le secteur énergétique russe souffre massivement des sanctions américaines et européennes. Les livraisons se sont effondrées et les affaires avec Pékin sont, dans le meilleur des cas, au ralenti. Il semblerait qu’il existe désormais un projet de fusion des plus grandes entreprises du pays.

Moscou travaille apparemment à une fusion de ses plus grandes compagnies pétrolières et souhaite créer un champion national. Cela renforcerait l’influence du président Vladimir Poutine sur les marchés mondiaux de l’énergie et sur l’économie de guerre russe. Selon le rapport du Wall Street Journal, le secteur pétrolier et gazier fournit un tiers des recettes publiques. Les entreprises concernées ont nié l’information ou n’ont fait aucun commentaire.

Dans l’un des scénarios discutés, le géant pétrolier Rosneft, soutenu par l’État, reprendrait le producteur public Gazprom Neft et l’indépendant Lukoil, selon des personnes proches des discussions. Gazprom Neft est une filiale du groupe Gazprom. Les trois sociétés sont sous le coup de sanctions américaines. Si ces projets sont mis en œuvre, cela créerait la deuxième plus grande compagnie pétrolière au monde après la société saoudienne Aramco. Le financement de la nouvelle société serait presque trois fois supérieur à celui d’Exxon Mobile. Le journal spécule que des prix plus élevés pourraient être imposés à des pays comme l’Inde et la Chine.

Selon le rapport, les négociations durent depuis des mois. L’issue n’est pas claire et la direction pourrait encore changer. Rosneft a démenti cette information par écrit, a-t-il indiqué. Un porte-parole de Lukoil a également nié cette affirmation, affirmant que cela n’était pas non plus dans l’intérêt de l’entreprise.

Le secteur énergétique russe souffre massivement des sanctions résultant de la guerre d’agression contre l’Ukraine. Par exemple, les affaires de Gazprom avec l’Europe se sont effondrées. Avec la Chine, il est cependant difficile d’y parvenir car Pékin ne veut pas payer le prix au niveau européen. Résultat, Gazprom a terminé l’année dernière un exercice financier en perte pour la première fois depuis 1999 : son bilan 2023 affiche un déficit de sept milliards de dollars.

Concernant Lukoil, le « Financial Times » a récemment rapporté que l’entreprise énergétique publique envisageait de vendre sa raffinerie en Bulgarie. Il s’agit du plus grand actif des Balkans et devrait être vendu à un consortium qatari-britannique d’ici la fin de l’année. Cela est considéré comme le signe de la diminution de l’influence de Moscou sur l’approvisionnement énergétique de l’Europe du Sud-Est. Poutine doit encore approuver l’accord.