Guerre au Moyen-Orient : deux poids, deux mesures dangereux

Le droit international ne s’applique clairement plus dans la bande de Gaza. Dans ce pays, les règles d’une politique étrangère axée sur les valeurs n’ont plus aucun sens.

Compte tenu de l'évolution de la guerre à Gaza, il est clair que toutes les actions sont contraires au droit international : le meurtre de dizaines de milliers de civils, de journalistes et d'agents humanitaires, la destruction généralisée dans la bande de Gaza – notamment des hôpitaux, des mosquées, des églises et des écoles – et la famine de la population. Jamais auparavant le contraste massif entre les principes du droit international et la guerre contemporaine n’avait été mis en lumière quotidiennement et sur une période aussi longue.

Les conséquences sur l’intégrité des relations et de l’ordre internationaux sont importantes. Les puissances mondiales ont détruit l'ordre mondial qu'elles avaient en grande partie créé après la Seconde Guerre mondiale – notamment à cause d'un double standard qui, d'un côté, exige le respect inconditionnel des droits de l'homme, mais dans d'autres cas, les ignore délibérément.

Le message émanant de la guerre à Gaza est que les institutions, les règles et les normes sur lesquelles reposent une politique étrangère fondée sur des valeurs et un ordre mondial mondial n’ont plus de sens. Nous sommes aujourd’hui pratiquement en chute libre dans un système mondial où l’autorité des gouvernements et les croyances fondamentales sont remises en question. Cela change tout.

Gaza est non seulement devenue un cimetière pour 33 000 personnes, mais aussi un cimetière de l'ordre international. Les plus grandes incertitudes résident désormais dans la question de savoir si un nouvel ordre mondial équitable pour tous pourra émerger sans conflits et guerres mondiaux à grande échelle, qui en posera les bases et comment il pourra être conçu.

Et en Allemagne ? « Plus jamais ça » signifie que les leçons de l’Holocauste sont universellement applicables à tous les peuples du monde. Malheureusement, nous nous en sommes éloignés dans le discours allemand et arrivons même à un point où l’Holocauste est partiellement exploité et utilisé comme justification pour renoncer à la clarté morale.