Le chef de l'Etat chinois se présente comme un ambassadeur de la paix. Au mieux, Xi serait crédible s’il cessait de menacer de guerre contre Taiwan.
Le dirigeant chinois Xi Jinping courtise actuellement les potentats arabes à Pékin. Ce serait une bonne idée de s’exprimer en faveur d’une conférence de paix « à large assise » pour résoudre le conflit entre Israël et les Palestiniens et également de promettre le soutien de la Chine. Cela reste toutefois vague et non contraignant, outre le fait qu'une telle conférence n'est pas du tout prévisible. Pékin a jusqu’à présent préféré ne pas s’impliquer dans ce dossier.
Mais les invités de Xi seront certainement bien accueillis lorsqu'il déclarera que le Moyen-Orient est une région dotée de perspectives de développement considérables. Et c’est clair : la guerre ne devrait pas durer éternellement, la justice ne devrait pas « manquer pour toujours », selon les paroles pleines de sagesse de M. Xi. Qui voudrait contredire cela ? Mais que devrait nous dire le message de paix de Xi ? C’est bon marché et ça sent la sympathie.
Pour un véritable engagement en faveur de la paix, la Chine, qui a déjà réussi à négocier un rapprochement entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, devrait s’impliquer plus fortement et surtout plus sérieusement et montrer clairement ses propres couleurs. Pékin devrait alors non seulement se plier aux potentats arabes et critiquer les attaques israéliennes contre les civils, mais aussi condamner le massacre du Hamas le 7 octobre, y compris l'enlèvement des otages.
Pékin devrait alors également appeler Téhéran à exercer une influence modératrice sur le Hamas et le Hezbollah. Mais Xi ne fait pas cela pour des raisons évidentes de politique étrangère, tout comme il critique l’attaque de Poutine contre l’Ukraine. Quoi qu'il en soit, la « politique de paix » de la Chine au Moyen-Orient n'est pas sans rappeler sa prétendue neutralité dans le conflit ukrainien. Mais Pékin a quand même présenté un « plan de paix », même s’il a été perçu comme unilatéral en faveur de Moscou et n’a pas pu être mis en œuvre.
Mais si la Chine veut être prise au sérieux en tant que puissance pacificatrice, elle doit d’abord mettre un terme aux menaces constantes de guerre contre Taiwan. Il semble désormais que la Chine veuille se présenter sous un jour pacifique et tirer un profit économique des guerres.