Paris rejette l’arrestation : Israël annonce un appel contre le mandat d’arrêt de Netanyahu

Paris refuse d’être arrêté

Israël veut contester légalement les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre son gouvernement. Le Premier ministre israélien discute des sanctions contre la Cour lors d’un voyage aux États-Unis. La France a déclaré qu’elle n’arrêterait pas Netanyahu lors d’un voyage à l’étranger.

Peu de temps après qu’Israël ait accepté un cessez-le-feu avec la milice libanaise du Hezbollah, le gouvernement israélien a annoncé un appel contre les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Joav Gallant. Israël a informé la CPI de ses projets, a indiqué le bureau de Netanyahu.

Les deux hommes sont accusés de crimes de guerre lors de l’opération militaire israélienne contre le militant islamiste Hamas dans la bande de Gaza. Netanyahu et Gallant seraient responsables d’avoir utilisé « la famine comme méthode de guerre » en limitant les livraisons d’aide humanitaire à la bande de Gaza, a déclaré le tribunal pénal. Ils auraient également délibérément pris pour cible des civils. Netanyahu et Gallant ont accusé le tribunal de partialité anti-israélienne. Le tribunal porte atteinte au droit d’Israël à la légitime défense. Les mandats d’arrêt ont été émis la semaine dernière.

Netanyahu a déclaré qu’il avait parlé des mandats d’arrêt avec le sénateur républicain américain Lindsey Graham. Graham dirige les efforts du Congrès américain pour imposer des sanctions à la Cour pénale internationale et aux pays qui coopèrent avec elle. Les États-Unis et Israël ne sont pas membres du tribunal pénal. Les États membres comprennent des alliés tels que la Grande-Bretagne, la France et l’Italie. Netanyahu et Gallant pourraient y être arrêtés.

La France souligne l’immunité du gouvernement israélien

Cependant, le gouvernement de Paris a indiqué que le mandat d’arrêt émis en France ne mènerait pas à l’arrestation de Netanyahu. Le Premier ministre israélien bénéficie de l’immunité d’un État qui n’a pas rejoint la CPI, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères. « De telles immunités s’appliquent au Premier ministre Netanyahu et aux autres ministres concernés et doivent être prises en compte si la CPI nous demande leur arrestation et leur transfert », a indiqué le ministère. Il a souligné que la France respecterait ses obligations internationales.

La France entend également « continuer à travailler en étroite collaboration avec le Premier ministre Netanyahu et les autres autorités israéliennes pour parvenir à la paix et à la sécurité pour tous au Moyen-Orient », indique le communiqué. Mardi soir, le cabinet de sécurité israélien a approuvé un cessez-le-feu au Liban négocié par les États-Unis et la France. Les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron ont annoncé conjointement qu’ils veilleraient à leur mise en œuvre.

L’évaluation de l’immunité d’un chef d’État ou de gouvernement d’un pays qui n’est pas partie à la CPI est juridiquement controversée. La question a déjà été évoquée concernant les mandats d’arrêt émis contre le président russe Vladimir Poutine et le chef de l’Etat soudanais Omar el-Béchir. La veille, les États du G7 avaient déclaré vouloir s’en tenir à leurs « obligations respectives » à l’égard du mandat d’arrêt de la CPI. « Nous réaffirmons notre attachement au droit international humanitaire et remplirons nos obligations respectives », ont souligné les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 dans une déclaration commune.