Pression massive des États-Unis
Le transport maritime international alimente encore davantage le changement climatique avec des quantités importantes de gaz à effet de serre. Des règles plus strictes devraient en fait être appliquées lors d’une conférence à Londres. Mais le vote est reporté en raison de la résistance des États-Unis.
Un accord international prévu pour un système de tarification du CO2 dans le trafic maritime ne sera pas mis en œuvre pour le moment. Les États membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont voté à Londres pour reporter le vote sur l’accord. La raison en est la pression massive exercée par les États-Unis ces derniers jours pour empêcher le projet, considéré comme une étape importante vers une plus grande protection du climat.
L’OMI est une agence spécialisée de l’ONU. En avril, la majorité des États membres ont voté en principe en faveur d’un système de tarification des émissions de CO2 des navires. Le comité de l’environnement de l’OMI devait sceller l’accord cette semaine.
Le transport maritime international émet des quantités importantes de gaz à effet de serre, qui alimentent encore davantage le changement climatique. La tarification du CO2 vise à garantir que les navires soient de plus en plus convertis à des carburants moins nocifs pour le climat. Des pays comme la Chine, le Brésil, la Grande-Bretagne et l’UE soutiennent le projet. Pour les pays gravement touchés par le changement climatique, comme les îles du Pacifique, les règles convenues ne vont pas assez loin.
Cependant, les grands producteurs de pétrole comme l’Arabie Saoudite, la Russie et les Émirats arabes unis – ainsi que les États-Unis – sont opposés à la taxe sur le CO2. Ces derniers jours, Washington a menacé les pays qui soutiennent le nouveau système de sanctions telles que des restrictions de visa et des frais portuaires et a demandé une modification du processus de vote.
Trump qualifie la protection du climat de « fraude »
Le président américain Donald Trump s’est joint au débat jeudi via son service de messages courts Truth Social : il a écrit qu’il était « indigné » par le vote prévu à Londres. « Les États-Unis ne toléreront PAS cette nouvelle taxe verte mondiale sur la fraude maritime. » Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump a prescrit aux États-Unis un revirement en matière de politique climatique. Il qualifie la protection du climat de « fraude » et promeut l’utilisation des combustibles fossiles par la déréglementation.
La majorité pour les règles convenues en avril n’était donc plus assurée. Selon les participants, les discussions finales de cette semaine ont été chaotiques. La commission de l’environnement a donc voté le report du vote. Les règles devraient entrer en vigueur à partir de 2027 et concerner les grands navires d’une capacité de chargement supérieure à 5 000 tonnes. Selon l’OMI, ces émissions représentent 85 pour cent des émissions totales de CO2 du transport maritime international.