Caracas. Le parlement vénézuélien a dénoncé un scandale de corruption impliquant le programme national de logement (GMVV). La sous-commission du logement et du développement urbain du Parlement s’est prononcée contre les transactions immobilières illégales signalées et soutient l’enquête en cours.
Le 17 octobre, le bureau du procureur général a porté plainte contre 10 fonctionnaires arrêtés du ministère du Logement. Ils auraient extorqué de l’argent aux familles qui vivaient dans des logements appartenant à l’État ou forcé des expulsions afin de les donner à de nouveaux résidents.
Le personnel du ministère aurait utilisé son accès aux bases de données pour modifier les registres officiels du logement.
Le législateur et militant Rigel Sergent, qui dirige la sous-commission du logement et du développement urbain, a déclaré qu’une agence spécialement créée et dédiée au programme de logement avait intensifié les enquêtes. Il a été révélé que des employés du ministère étaient impliqués dans des processus irréguliers visant à remplacer les premiers bénéficiaires des logements.
La « Grande Mission Logement » a été lancée en 2011 par le président Hugo Chávez pour créer des logements décents pour les familles qui travaillent. Selon les chiffres officiels, cinq millions d’appartements ont été construits jusqu’à présent. Les familles qui se voient attribuer des maisons ou des appartements concluent des contrats de location à vie à peu ou pas de frais, mais ne reçoivent pas de titres de propriété.
Outre l’enquête pour corruption, Sergent s’est également dit préoccupé par le nombre croissant de menaces et d’expulsions contre les locataires.
« Il existe une tendance à criminaliser les locataires et les résidents légaux en les qualifiant d’« intrus » afin de les forcer à quitter leur logement », a-t-il expliqué. « L’année dernière, nous avons reçu environ 200 plaintes concernant 600 familles. Et de nouvelles s’ajoutent chaque jour. »
Le 8 octobre, des centaines de militants sont descendus dans la rue pour célébrer la Journée mondiale du logement décent, commémorant les progrès en matière de logement sous la Révolution bolivarienne et attirant l’attention sur le nombre croissant d’expulsions.
La mobilisation comprenait une assemblée populaire et des contacts avec le ministère de l’Intérieur et le bureau du procureur général. Selon Sergent, le ministère de l’Intérieur a immédiatement mis en place un groupe de travail pour examiner les cas d’expulsion présentés. En revanche, le ministère public n’a pris aucune initiative. Les organisateurs ont dénoncé le fait que les procureurs ignoraient souvent la législation pour poursuivre les expulsions devant les tribunaux.