Cuba intensifie sa lutte contre la corruption

La Havane. Face aux difficultés économiques persistantes, le gouvernement socialiste de La Havane prend de nouvelles mesures pour lutter contre la corruption et les pratiques commerciales illégales.

Celles-ci n'ont cessé d'augmenter ces dernières années et menacent désormais l'approvisionnement sûr et complet de la population en produits alimentaires de base. Ainsi, la lutte contre la corruption constitue l’une des priorités de la politique gouvernementale pour 2024.

Déjà en décembre de l'année dernière, lors des dernières délibérations du Parlement cubain, le président Miguel Díaz-Canel avait annoncé un plan d'action pour surmonter la situation de crise qui contrôle le pays depuis plusieurs années.

Outre le blocus américain et les conflits internationaux, il a également cité ses propres erreurs et insuffisances comme étant les causes centrales de cette évolution. Dans ce contexte, Díaz-Canel a également parlé d'une « politique de tolérance zéro » envers les fonctionnaires corrompus et les réseaux illégaux.

Dans la période qui a suivi, la Cour des comptes, en collaboration avec le ministère public, a découvert de nombreux cas de corruption liés au blanchiment d'argent, au détournement de matières premières et au vol d'aliments de base comme le riz, la farine et l'huile. Au total, onze réseaux illégaux de corruption au sein des structures étatiques avaient été démantelés fin mars.

Au cours des procédures judiciaires qui ont suivi, 383 mesures disciplinaires et peines de prison allant de deux à 22 ans ont été prononcées contre les accusés pour détournement de fonds, falsification de documents, vol et autres infractions pénales.

Le cas du ministre de l’Économie et du Plan prouve que même les hauts fonctionnaires ne sont pas épargnés par les « nouvelles difficultés ». Alejandro Gil Fernández, qui a également occupé le poste de vice-premier ministre. Il a été démis de ses fonctions début février en raison de « graves erreurs ». Dans le contexte des enquêtes ouvertes, Gil a également démissionné de ses fonctions de membre du Comité central du Parti communiste et de membre de l'Assemblée nationale ( a rapporté Amerika21).

Outre les poursuites pénales systématiques en cas de corruption et de vol de biens publics, de nouvelles normes ont également été adoptées pour pourvoir des postes importants dans la politique et les affaires. Sur la base de l'analyse selon laquelle seuls des tests d'aptitude insuffisants ont été effectués jusqu'à présent lors de l'attribution des fonctions clés, il conviendrait d'accorder davantage d'attention à cet aspect à l'avenir.

En outre, selon le Premier ministre Manuel Marrero Cruz, les efforts de contrôle devraient être intensifiés, dans le but d'accroître la coopération entre les institutions étatiques, les communautés et les entreprises.