Mesures en faveur des groupes vulnérables à Cuba et le Conseil des ministres discute des prochaines étapes de réforme

La Havane. Le Conseil des ministres cubain a discuté de l'état de mise en œuvre des nouvelles mesures économiques. Les « mesures visant à corriger les distorsions et à stimuler l'économie » adoptées en décembre devraient entrer dans la prochaine phase ce mois-ci. Le président Miguel Díaz-Canel a annoncé qu'« aucune institution ni procédure » ne serait sans contact avec le paquet.

Les premiers résultats économiques de la nouvelle année ne sont pas bons, a expliqué le Premier ministre Manuel Marrero lors de la réunion. Cependant, le plan pour 2024 a été élaboré en sachant que la situation reste difficile et que les facteurs externes restent inchangés. « Nous devons chercher des solutions internes à nos problèmes et nous ne pouvons pas dire maintenant que le non-respect du budget est dû à l'aggravation du blocus ou de la crise internationale », a déclaré Marrero.

La vice-ministre cubaine de l'Économie, Mildrey Granadillo de la Torre, a déclaré que d'autres personnes et familles en situation vulnérable sont actuellement identifiées et bénéficieront d'un soutien ciblé à l'avenir. Comme le rapporte le portail d'information « Cubadebate », 189 169 familles, soit un total de 350 472 personnes, bénéficient actuellement d'une forme d'aide de l'État. Il s’agit par exemple du recours aux maisons de retraite et aux soins ambulatoires, de l’accès à des repas à prix réduit ou à des programmes destinés aux femmes enceintes. À l'avenir, les produits du livret d'approvisionnement de l'État (Libreta) ne seront disponibles qu'à un prix fortement réduit pour les groupes vulnérables.

Parmi les autres innovations prévues qui seront travaillées en mars figurent un « redimensionnement » du marché des devises, de nouvelles règles contractuelles pour la commercialisation des produits agricoles et la création d'un institut pour les acteurs économiques privés. Comme l'a souligné le vice-ministre, « chaque mesure individuelle ne sera introduite qu'une fois les conditions établies », ce qui comprend à la fois le travail de relations publiques et la planification de son impact sur la population. Le principe selon lequel « personne n’est laissé sans protection » doit être maintenu.

Marrero a expliqué qu'il fallait trouver des moyens pour éviter que la situation des personnes en situation sociale précaire ne soit aggravée par l'une ou l'autre de ces mesures.

Les réformes visent à remettre l'économie du pays socialiste sur la voie de la croissance après quatre années de crise. Dans un premier temps, les salaires dans les secteurs de la santé et de l'éducation ont été considérablement augmentés en janvier et de nouveaux droits d'importation ont été introduits sur l'alcool et les produits du tabac. Le 1er mars, après un mois de report, de nouveaux prix du carburant et des tarifs d'électricité plus élevés pour les gros consommateurs ont été introduits.